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Twitter: le grand ménage déplaisant

Je viens de lire un article extrêmement édifiant sur le site de L’Humanité, intitulé “De quoi cauchemardent les nettoyeurs invisibles de la toile?”. Il s’agit précisément dans cet article d’un entretien avec Sarah T. Roberts, une chercheuse Américaine qui a rencontré ceux qui travaillent à la modération des sites internet.

Travail traumatisant s’il en est, car il consiste à évacuer du web toutes les pourritures que l’humanité est capable d’imaginer. L’Internet tel qu’il apparaît devant nos yeux, quand on ne pousse pas trop loin (ce que font la majorité des gens) est une édulcoration à grande échelle de ce qu’il est dans la réalité.

Le théâtre d’action principal de la guerre contre Daesh est la toile. Les grands réseaux mènent une chasse à ceux qui font de la propagande et du prosélytisme djihadiste sur leurs plateformes. Twitter y a pris cher. Bien plus que tous les autres.

L’un des bastions de la liberté d’expression (dans le sens de“liberté totale”) est en train de tomber, pierre par pierre, poutre par poutre, tweet par tweet, photo par photo, vidéo par vidéo. Je ne retrouve plus dans ce réseau ce qui en avait fait mon favori, loin, très loin devant Facebook et consorts. Pour dire, à un moment donné, le moteur de recherche de Twitter était celui que j’utilisais le plus.

Tout est parti d’un constat datant des alentours de la fin de l’année 2016 : ma timeline s’est tout à coup lissée. Tout y était devenu bisounours. Plus de retweets des comptes auxquels j’étais abonné comportant des contenus sensibles, bizarres, incongrus. Un petit tour dans le moteur de recherche de l’application a confirmé cette impression.

Twitter était ce méli-mélo planétaire dans lequel on pouvait tout retrouver. Absolument tout. Sans filtre, sans barrières, sans retenue, sans concessions. Ce qui en faisait un réseau d’une rare violence, d’une infinie débilité, d’une immense imbécilité, mais aussi d’une grande vérité. Visiblement, Jack Dorsey et ses collègues ont décidé de tout passer au Kärcher, sifflant ainsi la fin de la récréation. C’est peut-être la meilleure des nouvelles pour la paix dans le monde, mais elle est d’une indiscible tristesse.

C’est par où le chemin du darknet, déjà?

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