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Le podcast NpointCom : idée, fabrique, bilan et perspectives

La première saison du podcast NpointCom connaît son épilogue en décembre 2021, après un total de douze épisodes. Cet exercice, singulier dans ma carrière de producteur de contenus, arrive après une décennie de focalisation sur le texte et est riche en enseignements. Dans cet article, j’apporte une réponse à quelques interrogations : la naissance de l’idée de faire un podcast, la motivation à faire un podcast, le choix de la thématique, le choix des intervenant(e)s, les outils de production, les résultats attendus et enfin l’avenir de cette expérience.

Comme une évidence…

Il est légitime de se poser la question de savoir pourquoi je me lance dans l’aventure du podcast. Il faut dire que je m’inscris presque à cent pour cent dans la production de contenus textuels. La rédaction d’articles est pourtant la partie visible du bloc de glace plongé dans de l’eau. Avant de me mettre à écrire, je réalise des vidéos. Et depuis cinq ans, je me suis mis à la photographie. C’est tout naturellement que j’arrive au podcast. Amoureux fou de la radio (que j’écoute encore pendant plusieurs heures chaque jour), le déclic se produit en 2019, quand je participe aux ateliers du collectif Transmission à Aubervilliers. Pendant quelques semaines, je suis initié à la création sonore (écriture, prise de son, montage, diffusion). Je comprends enfin comment se fabrique une émission radio et j’en repars avec la volonté ferme de me lancer dans la baladodiffusion.

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Trouver des raisons de le faire

L’envie est donc la première motivation. Je veux faire un podcast comme dix ans plus tôt, j’ai eu envie d’écrire un blog. En 2019 comme en 2009, il s’agit d’entrer dans un univers encore peu sûr de son potentiel. Même si ailleurs il est déjà installé et ancré dans les usages de consommation, il reste encore un champ à défricher chez nous. Certes, il existe des acteurs locaux, mais ils sont très peu visibles. Ou ne font pas beaucoup la promotion de leur travail. Et aussi, il en faut, de la volonté pour concevoir et réaliser un contenu qui n’intéressera que très peu de gens. La notoriété (et son corollaire, l’argent) n’entre pas dans l’équation de départ. Mais j’ai envie de faire un podcast, je vais faire un podcast. Quitte à être le seul à l’écouter.

Raconter une histoire singulière

De quoi va-t-on parler ? J’ai depuis peu l’intention de me focaliser sur les questions liées aux médias et à l’innovation. Bien plus : il se trouve que mon activité professionnelle fait le lien entre ces deux questions. Ces bribes de thématiques doivent quand même être réfléchies. À la fin, la décision est prise de faire un podcast professionnel, de niche, sur les questions à la fois de management de l’information, d’innovation dans les médias, de stratégies de communication et de création de contenus numériques. Le nom, NpointCom, est trouvé dans la foulée. En 2020, la saison zéro voit le jour. Avec pour but de servir de plateforme de tests avant le lancement en bonne et due forme de l’expérience. Cette saison d’essai compte deux épisodes.

La parole aux professionnel(le)s et l’impossible parité

En 2020, la liste des douze invité(e)s de l’année 2021 et celle de leurs suppléants est dressée. La seule condition pour en faire partie : être un(e) professionnel. Et aussi, être un(e) Camerounais(e). La notoriété de l’invité(e), dans ce cas, est subsidiaire. L’objectif est de construire une émission qui permette aux auditrices et aux auditeurs de comprendre un métier, comment il se pratique et tous les enjeux qui se tissent autour. Et donc, donner la parole à des acteurs qui en maîtrisent les rouages.

Au départ, mon listing est paritaire : il compte six femmes et six hommes. Il se produit ensuite un phénomène étrange : autant les hommes que j’ai contactés ont accepté tout de suite l’invitation, autant pour les femmes, cela a été compliqué. Parmi les raisons invoquées par elles pour décliner l’invitation, le sentiment d’illégitimité arrive en tête. Cela me fait réfléchir : comment des professionnelles trouvent qu’il ne leur revient pas de parler de l’évolution de leur métier ? À la fin de la saison, sur onze épisodes avec un invité unique, seules trois femmes ont pris la parole. Sur les huit que j’ai contactées.

Un podcast, c’est technique, matériel et logiciel

Avant de commencer, je recommande la lecture de ce document concocté par Sarah-Lou Lepers (journaliste radio), auquel j’ai très souvent recours :

La technique

C’est essentiellement savoir utiliser de manière optimale les outils physiques et virtuels afin d’obtenir le résultat escompté au bout du processus. Pour moi, une chose était importante dès le départ : le confort d’écoute. Donc exit les cris et les bruits inutiles. Exit aussi un certain type de musique (nous sommes sur une émission professionnelle). Cela implique aussi un matériel de travail permettant un rendu acceptable. 

Le matériel

– Un micro enregistreur : j’utilise un Zoom H2n. Un appareil semi-pro, dont il faut absolument lire le mode d’emploi pour en connaître les différents réglages avant de se lancer dans les enregistrements. Faire le contraire, c’est s’exposer à de fâcheuses surprises. Toujours accompagner le micro de sa bonnette, qui va servir à la fois de protection contre les intempéries, de filtre anti-pop et de coupe-vent.

– Un casque stéréo, ou des écouteurs de bonne qualité, qui réussissent à couvrir un large spectre de fréquences. Cet équipement permet d’entendre tout ce que le micro enregistre. Croyez-moi, sur ce point, ne pensez pas faire confiance à votre seule oreille. Il est aussi important au moment du montage de l’émission.

– L’ordinateur : nécessaire pour l’installation du logiciel de montage et pour la mise en ligne, de l’émission. Il sert aussi à la fabrication des visuels, à la retouche des photos, à la recherche documentaire, au contact des invités, à l’écriture de l’épisode, etc.

– La clef USB : même si elle sert de moins en moins, elle dépanne dans certaines situations, notamment quand le stockage en ligne devient capricieux.

– La tablette : je l’utilise dans la prise de notes, la rédaction de l’épisode et comme support de lecture pendant des enregistrements.

– Le smartphone est le matériel le plus polyvalent de tous. L’une de ses fonctions principales reste le contact avec les invité(e)s, par les différentes messageries.

– L’appareil photo : j’utilise un appareil photo reflex semi-professionnel, avec lequel je photographie les invités. En dehors de l’invité du dixième épisode qui n’était pas au Cameroun au moment de l’enregistrement, toutes les photos publiées ont été prise par cet appareil. Je l’utilise avec un objectif à focale fixe de 50mm.

Le logiciel

Pour l’édition audio j’utilise l’antique et open source Audacity, qui a l’avantage d’être gratuit et de comporter de nombreuses options. L’autre bénéfice est que son interface est bien moins rébarbative pour les novices que celle de ses concurrents. Pour l’édition graphique, c’est Canva. Il convient particulièrement aux amateurs en graphisme et propose dans sa version gratuite quelques modèles sympas, prêts à utiliser. Quelques fois, il a fallu créer un aperçu vidéo avec quelques animations, où il est possible d’écouter un extrait du podcast et c’est le travail de Headliner.

Pour la diffusion, j’ai choisi Anchor qui a l’avantage d’être totalement gratuit et de diffuser les podcasts sur sept autres plateformes de baladodiffusion. Dont on peut citer Apple Podcasts, Google Podcasts et Spotify. NpointCom est donc disponible sur ces services, mais aussi sur Colorfol, une application d’écoute et de visionnage de flux 100% camerounaise. Néanmoins, Anchor a un gros bémol : l’accès aux statistiques est limité au strict minimum. Pas moyen de faire un suivi au plus près du comportement des auditeurs du podcast.

Pour finir, viennent en soutien Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn et Pinterest pour les partages sur les réseaux sociaux.

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Les attentes et les résultats

Au départ de cette aventure éditoriale, je n’ai pas d’attente en dehors du fait de parvenir à produire les douze émissions prévues pour l’année 2021. Ce contrat est rempli. Les autres résultats obtenus ne peuvent qu’être des bénéfices : le podcast totalise 1049 écoutes au moment où je rédige ces mots. Et surtout, les acteurs vers qui il se dirige (étudiants et professionnels de la com, des médias et de l’innovation) considèrent comme une valeur sûre. La variété et la pertinence des intervenant(e)s sont aussi saluées.

Et maintenant ?

Comme annoncé, le lancement de la saison 2 est prévue pour mars 2022. Ses lignes fortes sont l’augmentation de la fréquence des épisodes et la densification du contenu. Mais aussi la diversification de l’origine des invités et l’atteinte des dix mille écoutes à la fin de la saison 2.

L’acquisition de matériel supplémentaire est aussi une préoccupation. En effet, je lorgne sur un Zoom H4 accompagné d’un kit de deux micros, qui simplifieront mes conditions d’enregistrement. L’objectif final est de rentabiliser le podcast. Vous pouvez déjà y contribuer en devenant un annonceur sur le podcast ou en faisant un don). Ceci pour lui permettre de se développer, d’avoir une saison 3 et d’aboutir à la création d’une web radio.

Réécouter toute la saison 1 (et la saison 0) 👇

https://podcasts.google.com/feed/aHR0cHM6Ly9hbmNob3IuZm0vcy8yMTJkNDg3OC9wb2RjYXN0L3Jzcw?hl=fr

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