Les enjeux divergent en fonction des contextes et des régions. Il n’en demeure pas moins que de nombreux observateurs mettent en garde contre le caractère nocif des réseaux sociaux et les divers dérèglements qu’ils provoquent dans le comportement de leurs adeptes les plus dévoués.
Il devient alors urgent, pour de multiples raisons, de se prémunir des tracas pathologiques et existentiels découlant des réseaux. On parle évidemment des phénomènes d’addiction, mais aussi la circulation des infox (autrement connues sous l’expression “fake news“) ou encore des agressions et autres harcèlements, devenus monnaie courante sur Internet (voir l’exemple “La ligue du LOL” qui a secoué le milieu des médias en France en février 2019).
Dans ce contexte, comment se libérer du joug 2.0 ?
1- Éviter les réseaux sociaux (et si on y est, fermer tous ses comptes)
C’est la méthode radicale et celle qui offre une garantie à 100%. Le risque de le faire est de se retrouver coupé de tous ses contacts, qui eux, font probablement passer la quasi-totalité de leurs communications via les réseaux sociaux. Mais si on veut réellement se couper et se concentrer sur autre chose (le travail, la famille, les autres types de divertissement et même le sommeil), c’est le plus évident. Si toutefois, ce sevrage total devient insupportable, les penseurs des réseaux sociaux ont prévu le coup : dans la plupart des cas, 30 jours séparent la désactivation du compte et sa suppression effective.
2- Se désabonner / mettre en sourdine / bloquer
Il arrive qu’une personne que vous suivez sur les réseaux sociaux vous agace, vous porte sur les nerfs, pour telle ou telle raison. Vous pouvez alors appliquer une action pour la faire disparaitre de votre fil d’actualité (le flux des publications qui s’affichent quand vous ouvrez votre réseau social). Il faut noter que chacune de ces actions sont à appliquer dans des situations précises et n’ont pas les mêmes conséquences.
Le désabonnement
Il peut intervenir quand vous estimez qu’une personne ou une page que vous suivez n’a pas ou plus grand intérêt pour vous. Vous jugez peut-être ses publications peu pertinentes ou non appropriées. Dans ce cas, vous pouvez tout simplement vous désabonner. Il faut cependant noter que le désabonnement ne veut pas dire la même chose en fonction du réseau social concerné. Sur Twitter par exemple, se désabonner signifie ne plus suivre du tout le compte et ne plus voir ses publications (avec quelques exceptions que nous aborderons plus loin). Sur une page Facebook, vous pouvez vous désabonner d’une page (ne plus voir apparaître les publications de ladite page sur votre flux d’actualité) mais continuer à la liker. Ceci vaut aussi pour vos amis sur Facebook et pour les groupes auxquels vous appartenez.
La mise en sourdine
Elle est ce que j’appelle “le meilleur moyen d’éviter de froisser avec quiconque”. Pour peu qu’on soit un habitué des réseaux sociaux, on assiste régulièrement à des demandes de comptes de personnes qui ont découvert qu’untel s’était désabonné de son compte. C’est le point de départ d’explications qu’on a plus ou moins de mal à fournir. Alors, la mise en sourdine est la panacée. La personne ou le compte dont les publications vous agacent disparaît tous simplement de votre fil d’actualité, mais vous y restez abonné.e.
La conséquence de la mise en sourdine est plus avantageuse que le désabonnement, notamment sur Twitter. Sur ce réseau social, vous pouvez toujours voir les publications d’un compte que vous ne suivez pas apparaître sur votre fil d’actualité, par l’entremise d’un like ou d’un retweet de l’un des comptes auxquels vous êtes abonné.e, ou alors par une suggestion de l’algorithme. Par contre, si vous faites une mise en sourdine (ou “mute”), les tweets du compte concerné ne s’affichent plus du tout sur votre mur.
Le blocage
C’est le dernier recours. Important quand vous vous faites agresser par un internaute ou si vous êtes victime de cyberharcèlement. Ici, en plus de ne plus voir s’afficher les publications du quidam sur votre fil, l’incriminé.e ne peut plus à sont tour voir vos publications, ni interagir avec vous, que ce soit en vous mentionnant ou même par la messagerie privée du réseau social.
3- Passer en compte privé
C’est une manipulation très courante, sur Twitter et Instagram en premier lieu. Dans ce cas, c’est vous qui choisissez les utilisateurs qui auront le droit de voir vos publications et d’interagir avec vous. Efficace si vous souhaitez restreindre l’audience de votre activité ou la rendre confidentielle.
4- Filtre de mots
Une autre option, tout aussi efficace si vous souhaitez ne pas voir un certain type de contenu s’afficher sur votre timeline est de filtrer les mots. Par cette opération, les publications contenant les termes indésirables n’apparaîtront plus sur votre fil d’actualité, quel que soit le compte qui en est l’auteur. Si vous êtes gênés par la pornographie par exemple, vous entrez dans la liste des termes prohibés ceux faisant partie du champ lexical de la pornographie et le tour est joué.
5- L’algorithme est votre ami
Dans la protection de son intégrité intellectuelle, psychologique ou morale sur les réseaux sociaux, les algorithmes peuvent être d’une aide précieuse. Ils sont très décriés, accusés qu’ils sont d’enfermer le socionaute dans “le tunnel de ses préférences”. Si ces préférences ont pour but de vous préserver et de vous protéger du monde souvent sans filtre des réseaux sociaux, alors il faut jouer là-dessus à fond.
Vous avez une appétence pour les contenus gore, trash ou macabres ? Alors les réseaux sociaux, par l’entremise des algorithmes qui analysent la moindre de vos interactions, iront naturellement chercher et feront atterrir sur votre fil d’actualité les publications y relatifs. Si, par contre, ce type de contenu vous heurte et que les rares fois qu’ils s’affichent vous n’y faites pas attention (ou si vous les signalez comme étant inappropriés ou choquants), l’algorithme finira par comprendre qu’ils ne sont pas pertinents pour vous et cesseront de vous les afficher.
6- Le remontage de bretelles
La bonne vieille méthode. Utile lorsqu’une personne pour qui vous avez de l’estime s’enhardit par exemple à vous identifier sur une publication inappropriée. Il est alors important de ne pas hésiter à la contacter, de préférence en privé, pour lui demander de ne plus vous associer au type de contenu concerné. Cette méthode, bien souvent, est d’une efficacité qui frôle les 100%.
Et vous, comment faites-vous pour avoir la paix sur les réseaux sociaux ?
Faites attention à vous, si vous sentez que la noirceur de Twitter vous consume, vous constatez que vous devenez amer, aigri, grossier pourtant vous n’avez pas toujours été comme ça. Quittez un moment et revenez plus tard. Ça ne fuit pas, il y aura toujours les histoires drôles.
— Boss Lady ✨ (@SandraBiya) 3 juin 2018